Stéphanie Necca

Une interview pas comme les autres

1. Comment es-tu tombée dans le chaudron (coaching) ? 

Avant de vouloir me lancer dans ce métier, je ne savais même pas que cette discipline existait… Par contre, ce que je savais c’est que j’aimais poser des questions, m’intéresser aux gens, et que je prenais beaucoup de plaisir à laisser les autres venir à moi pour se confier. 

Après un bilan de compétences, les choses sont devenues très claires et j’ai tout de suite mis les choses en place pour me former et professionnaliser le tout. Finalement je suis ravie de valider que poser tant de questions aux autres n’était finalement pas un obstacle !

2.   Depuis combien de temps coaches-tu ?

Officiellement depuis 5 ans, mais officieusement depuis bien longtemps. Je me suis rendue compte que je faisais du coaching sans même m’en apercevoir. 

Lorsque j’ai été formée, j’ai compris que mon attitude et ma façon de faire naturellement se rapprochait beaucoup de la posture du coach : questionner, s’intéresser aux autres, écouter et surtout questionner questionner questionner… 

Lorsque j’avais des fonctions commerciales je n’aimais pas vendre, mais j’aimais comprendre qui était mes interlocuteurs, les amener aussi à comprendre qui ils étaient… et cela me faisait vendre car je pouvais répondre à leurs besoins ! 

3. Ta définition du coaching ?

J’aime utiliser l’allégorie d’une palette du peintre pour définir le coaching. La situation de démarrage pour un coaché pourrait ressembler à une palette du peintre vierge lorsqu’il décide de créer un nouveau tableau. Il va alors décider les couleurs qu’il positionne sur cette palette, ce que l’on pourrait comparer à tout ce qui nous constitue et ce que le coaching permet de mettre en lumière : croyances, valeur, besoins, limites, talents, savoir-être, ressources…. Une fois cette palette prête à l’emploi, le peintre décide, selon le tableau qu’il a besoin de réaliser et donc la situation qu’il a besoin de vivre, de prendre un peu de jaune, de bleu ou de rouge pour que son tableau ait la couleur qu’il souhaite lui donner. Un coaching peut s’assimiler à cela : on accompagne l’autre vers les couleurs qui lui seront utiles pour peindre son tableau. Quand le tableau est fini, on passe un autre, puis un autre… 

Cette image de la palette du peintre mes permet de positionner la responsabilité (représenté par le pinceau), les ressources à disposition, l’action, le regard sur le résultat et l’accompagnement vers l’autonomie du coaché qui restent des points importants pour moi. 

Cela dit, ma définition du coaching ne peut pas aller sans ma définition du coach. Je distingue faire le coach et être un coach, ce qui me semble tout à fait différent : on ne fait pas du coaching on est coach. 

Coach c’est une posture, une façon d’être. Le coaching est transverse et complémentaire. Il est possible de l’adapter et de l’utiliser dans de nombreuses situations qui pourraient, à priori, ne pas être des situations de coaching pur.

Un dessin qui représente le coaching pour toi.

4. Ta formation ?

Haute Ecole de Coaching coaching personnel et professionnel

Coaching d’équipe, 

Titre formateur consultant. 

Prise de parole en public

Facilitation graphique

Au moins une formation par an et beaucoup de temps d’écoute en « auto formation »

5. Comment as-tu choisi ta ou tes formations ?

Je me suis beaucoup renseignée sur les contenus, les outils, les process enseignés. Je ne voulais pas être trop enfermée et j’avais besoin d’avoir une vue d’ensemble, un aperçu global. Je me disais que, de toutes façons, il ne serait pas possible de tout apprendre, et surtout que tout ne m’animerait pas au même niveau. Je me suis fiée à la réputation de l’école et au diplôme qu’elle proposait, notamment en matière de reconnaissance RNCP. 

Je ne pense pas du tout qu’un bon diplôme fasse un bon coach, et inversement, mais, dans nos croyances bien ancrées, ça rassure malgré tout… 

Et surtout j’ai fait confiance à mon intuition car je sais que, quoi qu’il arrive, on ne se trompe jamais.

6. Penses-tu qu’il convienne avant d’exercer de suivre un coaching, une thérapie, … ?

 Oui et non…. De mon point de vue il est surtout intéressant d’aller à la rencontre de soi-même…par n’importe quel moyen : coaching, thérapie, sport, rencontre, échec… peu importe finalement… 

J’aime la posture qui invite à ne pas savoir, à douter et s’interroger, s’informer, avancer, faire marche arrière, essayer puis continuer ou recommencer …se rencontrer et se tromper, se rencontrer et s’aimer, se rencontrer et recommencer… Sur le terrain de jeu de la vie, tout est bon à prendre lorsque l’on exerce.

7. Un coach légitime cela signifie quoi pour toi ?

Il y a selon moi la légitimité « académique » : certification, respect de la déontologie, supervision… et de l’autre côté il y a l’être humain qui va avec … C’est le coach qui peut parfois se battre avec sa légitimité…

Il m’arrive aussi souvent de penser que ce sont les clients qui rendre le coach légitime : pas forcément dans la quantité mais plus dans la qualité de la relation. Si quelqu’un vient me trouver c’est qu’il a quelque chose à vivre avec moi et inversement (que ce soit agréable ou non d’ailleurs !)

    8. Et toi, au début, c’était comment ? (Légitimité, client, cible, cabinet, lieu)

    Je dirais que c’était tout nouveau avec une grande confiance et beaucoup d’envie. Et puis il y a les autres…. Ceux qui nous poussent, ceux qui nous freinent et il y a nous, notre ambition et qui nous sommes au milieu de tout cela. Je n’ai pas peur d’avouer que j’ai des hauts et des bas, des questions sans réponses et des réponses sans questions, parce que les gens que l’on accompagne viennent aussi s’identifier à d’autres être humains. Je suis donc coach, mais aussi une « être humain » et une « entrepreneuse » (entre autre) et parfois ces fonctions se chevauchent. Rien d’anormal donc… nous sommes sur la planète terre !

    9. La supervision, c’est quoi ce machin ?

    Une pratique agréable, et importante dans le mécanisme de prise de recul et de professionnalisme. La supervision est un moment que j’apprécie particulièrement car elle permet l’échange, le partage, la réassurance et l’engagement, mais aussi les doutes et la remise en question.

    10. La 1ere impression est la bonne, parait-il ? Si tu devais te présenter en 3 minutes que dirais-tu ?

      Ce qui m’anime ? Mettre en lumière les talents des uns et des autres ! 

      Comment ? Toujours au service du coaching, avec les techniques « classique », mais aussi grâce à l’utilisation d’outils tels que l’audio et les podcasts, la rédaction, la facilitation graphique et l’animation d’interviews et tables rondes. Quoi que je fasse, je garde toujours à l’esprit mon moteur : comment tourner les projecteurs sur les talents de mon interlocuteur ?

      11. Que penses-tu des autres formes tels que la supervision en groupe, l’Intervision, … ?

      Échanger, partager, rencontrer des pairs, quel que soit le contexte, quelque soit la forme, c’est utile, nécessaire, mais aussi salvateur et formateur. Je prends toujours beaucoup de plaisir à rencontrer et échanger avec d’autres coachs. Chaque rencontre, chaque individu, chaque expérience a quelque chose à m’apporter. Je fais au mieux pour rester vigilante et m’ouvrir aux messages, aux opportunités, aux suggestions, aux regards différents qui me passent « sous le nez ».

      12. Est-ce utile ?

      Penser que quelque chose est inutile mets avant tout en lumière son opposé, c’est-à-dire quelque chose d’utile… il serait donc dommage de passer à côté !

      13. Es-tu supervisé(e) ?

      Oui

      14. Es-tu superviseur(se) ?

      Non, je coache des confrères / sœurs, mais pour l’heure la supervision ne fait pas partie de mes priorités aujourd’hui. J’ai beaucoup de projets passionnants et je souhaite pour l’instant les vivre pleinement. La supervision viendra en son temps… ou pas !

       

      15. Si tu devais expliquer la différence entre le coaching et la thérapie à un enfant de 10-11 ans, que lui dirais tu ?

      Je vais peut-être faire une réponse de normand, mais pour moi l’enfant n’a pas d’intérêt à avoir la réponse à cette question… De mon point de vue, il cherche un résultat, quel que soit le moyen par lequel il y parvient. 

      Je dirais, avec un peu d’ironie que les enfants savent sans doute déjà, intuitivement ce qu’est le coaching… ils posent des questions, beaucoup de questions, tout le temps, (ou au moins très souvent) et ce sont toujours « les bonnes questions » celles qui bousculent, celles qui percutent, avec une tendance à n’en faire qu’à leur tête parce qu’ils s’écoutent et respectent leurs besoins. Lorsque ceux-ci ne sont pas respectés… et bien ils savent le verbaliser, nous le montrer et parfois trouver d’incroyables astuces pour atteindre les ressources dont ils ont besoin ! Ils savent aussi se mettent en action pour atteindre leurs objectifs…parfois même avec beaucoup de persévérance et d’obstination…

      16. Peut-on coacher nos proches, amis, familles ?

      Déontologiquement non bien entendu mais d’un point de vue de la vie, c’est une autre question…. Spontanément la réponse est non, mais il y a évidemment des contextes qui le permettrait. L’adaptation et l’intelligence de la situtation restent de mise… 

      Donc non bien sûr que non et oui bien sûr que oui car la vie reste le fusible.

      Interview réalisée par

      Nathalie Raphael

      Nathalie Raphael

      Coach professionnelle certifiée en neurosciences

      Passionnée par la simplification et la digitalisation des outils de coaching professionnel.

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