Patrick Colignon

Une interview pas comme les autres

1. Comment es-tu tombée dans le chaudron (coaching) ? 

A cause d’un besoin de cohérence. En 2013, j’ai co-écrit un livre

d’auto-coaching sur le management et des comportements toxiques. Avec une coach, mais quand même : j’estimais que je ne pouvais pas donner des conseils de coaching si je n’étais pas coach moi-même. C’est mieux d’être légitime.

2.   Depuis combien de temps coaches-tu ?

Quand j’étais scout (je précise qu’en Belgique, c’est un plus pour les recruteurs ;-), à mes 13 ans, on m’a donné mon « quali ». Il représente,  au yeux des autres, ta qualité principale. Le mien était celui de : « point d’appui ». J’étais déjà quelqu’un sur qui on pouvait s’appuyer, à qui on pouvait se confier facilement, reconnu pour sa sagesse… En fait, je coache depuis que j’ai 13 ans, mais professionnellement, depuis 2014. J’ai mis un diplôme sur mon talent.

3. Ta définition du coaching ?

“ Le coaching c’est l’art de faire prendre conscience au coaché des qualités profondes qu’il a oubliées en cours de route, pour le remettre sur le chemin de vie qui lui correspond le mieux”.

Un dessin qui représente le coaching pour toi.

4. Ta formation ?

Je suis diplômé en orthophonie, puis j’ai fait une formation d’un an chez Coaching Ways. Je suis expert de l’approche neurocognitive et comportementale depuis 2009.

5. Comment as-tu choisi ta ou tes formations ?

En 2008 on m’a contacté pour vulgariser l’ANC, puisque c’est un exercice que j’ai fait régulièrement à travers les livres que j’ai écrits. Après, j’ai suivi plusieurs d’autres formations pour étoffer ma palette d’outils d’intervention et aborder tous types de problématiques avec des angles qui font sortir mes coachés de leur zone de confort.

6. Comment as-tu choisi ta cible ? (Coaching scolaire, coaching de dirigeant, coaching féminin, …)

L’attrait du défi et le besoin d’efficacité. J’ai essayé pas mal de choses, mais, finalement, je me suis spécialisé dans le Mindset and Executive coaching, pour les (top) managers dans les entreprises et les dirigeants de PME. On est à un niveau où l’on n’a pas de temps à perdre, il faut avancer, ce qui comble mon souhait d’efficacité mais en même temps c’est très challengeant intellectuellement, et là, je m’éclate bien. Et puis, c’est un public qui me correspond, car je suis moi-même dirigeant de PME. 

7. Penses-tu qu’il convienne avant d’exercer de suivre un coaching, une thérapie, … ?

C’est toujours utile car ça permet de voir les angles morts et de travailler sur soi avant de travailler sur les autres. Au moins, on voit l’effet que ça fait, ce qui renforce l’empathie par après. Au mieux, on fait des bonds en avant dans notre vie, donc dans notre pratique.

8. Un coach légitime cela signifie quoi pour toi ?

C’est quelqu’un d’exemplaire, qui (a déjà) fait ce qu’il dit (walk the talk), sachant qu’un coach n’est capable d’amener son coache que jusque là où lui est lui-même allé.

    9. Et toi, au début, c’était comment ? (Légitimité, client, cible, cabinet, lieu)

    Au début c’était un peu à la carte, étrange et intrigant à la fois. Je voulais être performant, parfois au détriment de mon écoute. Je ne me sentais pas légitime, car pour moi la légitimité vient avec l’expérience donc les premiers coaching tu apprends et tu es payé pour ça. En plus, c’était bizarre, au début, d’être payé pour quelque chose que j’ai toujours fait…

    10. La supervision, c’est quoi ce machin ?

    C’est un miroir utile pour être sûr de ne pas devenir un marteau, pour qui tout ressemble à un clou 😉 Quand on est spécialisé dans une méthode, on peut ne plus voir les choses que de cette manière. La supervision évite de porter des œillères. 

    11. Que penses-tu des autres formes tels que la supervision en groupe, l’Intervision, … ?

    C’est équivalent. Les regards croisés, c’est presque mieux qu’avoir un seul superviseur sur une longue période (voir remarque ci-dessus). Seul bémol : à partir du moment où tu as beaucoup d’expériences, de compétences ou de connaissances, il est intéressant d’avoir des personnes qui continuent à s’élever, ce qui rend la supervision par un expert plus challengeante. Mais il faut pouvoir en changer.

    12. Est-ce utile ?

    Oui. Le danger c’est de rester dans son cocon, dans sa technique, dans son petit monde et d’être convaincu de savoir.

    13. Es-tu supervisé(e) ?

    Oui je l’ai été, je le suis et par différentes personnes et pas forcément des coachs.

    14. Es-tu superviseur(se) ?

    Oui on me le demande parfois, mais pas avec mypersocoach car je n’ai pas eu cette info mais ça peut, car j’ai une palette de techniques et de connaissances.

    15. La 1ere impression est la bonne, parait-il ? Si tu devais te présenter en 3 minutes que dirais-tu ?

      “Bonjour. J’ai un secret à vous confier : vous allez merveilleusement bien !

      Vous avez peut-être envie de changer quelque chose, de gagner  en sérénité, en confiance en vous, en estime de vous, en gestion du temps, en communication, en affirmation, etc. Bravo pour cette impulsion ! Sans elle, rien ne change. Et, en même temps, si vous faites ce que vous faites aujourd’hui, c’est parce que votre cerveau considère que c’est la meilleure stratégie qu’il connaisse. Idem pour ce que vous pensez ou ce que vous dites.

      Pour remettre les choses en perspectives, il faut savoir que son job, c’est uniquement de nous aider à survivre. Mais on peut dire que ça marche, non ? Tout va bien… Evidemment, si vous voulez davantage de bonheur et d’épanouissement, il y un effort à faire. Consciemment, en « piratant » le fonctionnement normal de votre cerveau qui, souvent, n’en veut pas. Pour ça, le coaching est un atout. Bienvenue dans l’univers des gens qui en veulent plus. Le chemin qu’on va faire ensemble, si vous l’acceptez, se passera de manière agréable et décontractée, mais ça n’empêche pas que l’on va travailler.

      Enfin, surtout vous car, comme coach, j’ai deux énormes qualités : la première c’est que je suis stupide, alors je vais vous poser énormément de questions. Et la deuxième c’est que je suis paresseux, donc c’est vraiment vous qui allez bosser et atteindre vos objectifs. Pour un meilleur vous, pour grandir dans votre vie, pour être plus épanoui. Le travail sera aussi bref que possible.

      Le but du coaching c’est que, bientôt, vous n’aurez plus besoin de moi, car vous aurez trouvé les réponses qui sont déjà en vous. Moi, je n’en ai aucune à vous donner. A part le moyen, la méthode, pour les révéler, bien entendu. Ça tombe bien, c’est une passion, chez moi, de voir grandir les gens dans leur propre trajet de vie. A travers votre coaching, vous serez fier de vous et de votre capacité à transformer votre vie à travers une succession de prises de conscience et de petites actions qui changent tout.

      Après, quand vous aurez regagné vos libertés perdues, vous verrez que le trajet que l’on a fait ensemble n’a été qu’une manière de mettre en lumière ce qui était déjà là, de chasser grâce à votre propre lumière l’ombre qui vous empêchait d’être qui vous aviez envie d’être, de faire ce que vous aviez envie de faire, de penser ce que vous aviez envie de penser. En toute cohérence. En toute liberté. Le  coaching c’est ça, et ça serait vraiment dommage de s’en priver.

      16. Si tu devais expliquer la différence entre le coaching et la thérapie à un enfant de 10-11 ans, que lui dirais tu ?

      Souvent, les gens se posent la question de savoir pourquoi ils fonctionnent comme ils fonctionnent ? Nous les coachs, on ne se demande pas pourquoi, mais comment faire pour changer ?

      On passe à l’action ! Ca part de la personne que tu es aujourd’hui et ça va vers qui tu veux être dans le futur. A toi de choisir et de t’imaginer plus tard. Et ça, ça s’appelle un objectif.

      Le coaching t’aidera à enlever tous les freins qui t’empêchent d’y arriver de manière à ce que tu puisses y aller toi-même

      17. Peut-on coacher nos proches, amis, familles ?

      C’est délicat. Je suis d’accord de coacher des amis, la confiance et la connaissance de l’autre étant un plus, mais en précisant bien que sur mon temps de coaching je ne suis plus leur ami mais bien leur coach. Confrontant et pas complaisant.

      La famille c’est encore plus compliqué donc j’ai tendance à ne pas le faire.

      Interview réalisée par

      Nathalie Raphael

      Nathalie Raphael

      Coach professionnelle certifiée en neurosciences

      Passionnée par la simplification et la digitalisation des outils de coaching professionnel.

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